Ils ne savent pas…
Ils te disent de ne pas pleurer.
Ils te disent comment pleurer.
Ils te disent quand pleurer.
Ils te disent pourquoi pleurer.
On te dit que les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir.
On te dit que l’important, c’est de ne pas le faire souffrir.
On te dit que c’est un animal, pas une personne.
On te dit que la douleur va passer.
On te dit que tu peux en prendre un autre.
On te dit qu’il y a des douleurs plus lancinantes.
Mais ils ne savent pas combien de fois tu as regardé ton compagnon dans les yeux.
Ils ne savent pas combien de fois toi et ton compagnon avez regardé les étoiles.
Ils ne savent pas combien de fois ton compagnon s’est endormi près de toi.
Ils ne savent pas combien de fois à côté de toi, il n’y a eu que ton compagnon.
Ils ne savent pas combien de fois tu as parlé à ton compagnon, le seul vraiment capable de t’écouter.
Ils ne savent pas que le seul qui ne t’a jamais jugé est ton compagnon.
Ils ne savent pas à quel point tu étais beau pour ton compagnon.
Ils ne savent pas que parfois c’est juste ton compagnon qui a su que tu souffrais.
Ils ne savent pas ce que ça signifie pour toi de marcher avec ton compagnon dans les bois, seuls.
Ils ne savent pas que quand les choses allaient mal, le seul qui n’est pas parti est ton compagnon.
Ils ne savent pas ce que ton compagnon t’a fait ressentir.
Ils ne savent pas combien de fois tu as fait semblant de ne pas voir son poil devenir de plus en plus blanc.
Ils ne savent pas à quel point tu as eu peur la nuit où ses lamentations t’ont réveillé.
Ils ne savent pas combien de fois tu t’en es occupé quand il était malade.
Ils ne savent pas à quel point tu as changé depuis que ton compagnon a rejoint ta vie.
Ils ne savent rien du lien qui naît entre l’homme et son compagnon.
Ils ne savent pas ce que ça fait de voir son compagnon âgé peiner à se lever pour venir te dire bonjour.
Ils ne savent pas à quel point tu as pleuré en cachette de ton compagnon pour qu’il ne se sent pas tes peines.
Ils ne savent pas pour la dernière fois que tu l’as déplacé avec peine, en faisant attention à ne pas lui faire de mal.
Ils ne savent pas que ton compagnon t’a fait confiance à chaque instant de sa vie, même dans le dernier.
Ils ne savent rien de ses derniers instants de vie dans lesquels tu avais encore tellement envie de le caresser et ne jamais le quitter.
Ils ne savent pas à quel point ton compagnon t’a aimé.
Ils ne savent pas que pleurer pour son compagnon est l’une des choses les plus nobles, significatives, vraies, propres, sincères que tu puisses faire.
« Pourquoi pleures-tu ton compagnon ? »
Ils ne le savent pas…
Auteur inconnu
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